Le bêtisier macronien sur l’Afrique vient d’être enrichi d’une nouvelle page mémorable. En marge du sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) qui s’est tenu en Tunisie les 19 et 20 novembre, le président Macron a en effet osé cette « analyse » sur la langue française (la vidéo mérite d’être vue pour le petit sourire imbu de lui-même) : « Et je pense en particulier pour le continent africain que c’est la vraie langue universelle du continent africain. Et c’est celle d’ailleurs qui permet de créer l’unité à laquelle je crois beaucoup. La francophonie, c’est la langue du panafricanisme, si je devais faire un combat politique à l’envers, si je puis dire. Mais c’est vrai, et c’est vrai. » Le président terminait par le petit couplet habituel sur les « vraies valeurs universelles » prétendument véhiculées par la langue française. Un aspect historique qui a échappé à Du Bois, Garvey, Nkrumah ou Cabral, pour ne citer que quelques figures non francophones du panafricanisme. A cette occasion, Afrique XXI (22/11) reproduit opportunément le chapitre sur la francophonie de l’historien Khadim Ndiaye, tiré du livre L’Empire qui ne veut pas mourir. Il détaille précisément ce que Macron voudrait occulter : que la francophonie a été intrinsèquement liée à l’entreprise coloniale, puis au néocolonialisme français ensuite. Il rappelle par exemple comment les gaullistes se sont arrangés pour faire croire que l’ancêtre de l’Organisation internationale de la francophonie répondait à une demande africaine, avec l’aide du très dévoué Léopold Sédar Senghor. Aujourd’hui encore, il n’est pas un rapport parlementaire qui n’évoque la francophonie sans rappeler son rôle en matière d’influence politique et économique pour la France… Les présidents français arrêteront-ils un jour de penser « pour le continent africain » ?
