« Après plusieurs semaines durant lesquelles un certain malaise s’est installé entre Paris et N’Djamena, le président français s’est entretenu par téléphone mi-novembre avec Mahamat Idriss Déby », nous apprend Africa Intelligence (30/11/22) « Lors de son échange avec "Kaka", Emmanuel Macron a formulé le souhait de voir revenir dans la transition les groupes et formations politiques non signataires du pré-dialogue de Doha et du dialogue national inclusif qui s’est clos début octobre ». Après la répression qui a fait plusieurs dizaines de morts parmi les opposants à la junte, des centaines d’arrestations et de déportations au bagne de Koro Toro, ce serait vraiment se montrer particulièrement rancunières pour les organisations qui avaient refusé de jouer le jeu truqué du « consensus national » que de ne pas répondre au souhait du président français… Ce dernier aurait également rappelé la position de principe de la France sur « l’impossibilité pour les membres de la transition de se présenter à la future élection présidentielle ». Mais « malgré ces points de blocage, Paris juge le gouvernement présenté le 14 octobre, emmené par l’opposant Saleh Kebzabo, plus inclusif que le précédent. Au lendemain du décès d’Idriss Déby en avril 2021, le nouveau premier ministre avait été discrètement consulté par l’équipe diplomatique de l’Élysée venue assister, aux côtés de Macron, aux obsèques de l’ancien maître de N’Djamena ». Une nouvelle confirmation que le scénario de la transition a été co-écrit par la France, et qu’il reste d’actualité. Aucune raison non plus de suspendre la coopération militaire avec ce régime criminel. D’ailleurs, l’actualité au Tchad en octobre pour le ministère des Armées, c’est le soutien des militaires français au projet « un enfant, une fourniture » (communiqué du 09/11/22). Certes la France cautionne les massacres, mais au moins elle distribue des stylos…