Invité à s’exprimer sur RFI et France 24 dix ans après le lancement de l’opération Serval au Mali, l’ancien président défend son bilan, et même celui de son successeur. Interrogé sur l’existence de « preuves irréfutables, par le renseignement humain ou technique, qu’en effet, les jihadistes allaient fondre sur Bamako » en 2013, Hollande s’accroche à la version officielle (« Oui. Nous avions des éléments d’information. ») mais met de l’eau dans son vin : « Peut-être se seraient-ils arrêtés en chemin, nous n’en savons absolument rien. » Interrogé sur l’efficacité de Barkhane, il explique : « Nous leur avons fait subir des pertes très importantes, y compris au niveau de leur direction. Mais dès lors qu’il y a eu le retrait des forces françaises, les jihadistes qui avaient gardé des positions les ont encore élargies et se sont déployés sur d’autres terrains. » Comme si la dégradation sécuritaire dans la région n’avait commencé qu’après le départ de l’armée française du Mali ! Quant à la question de Macron et du Tchad, il se veut compréhensif : « Ce n’est pas un véritable coup d’État qui s’est produit. C’était disons une succession militaire ». Ce qu’il y a de bien avec François Hollande, c’est qu’on est rarement déçu en matière d’humour involontaire.