Au Niger, l’une des deux filiales d’Orano (ex-Areva), la Cominak, a fermé il y a deux ans, mais 40 millions de tonnes de boues radioactives résultant de 50 années d’exploitation sont restées entreposées en plein air, exposées à l’érosion et aux vents. L’entreprise française, qui a toujours nié les conséquences environnementales et sanitaires de l’exploitation de l’uranium dans le pays, a finalement décidé de recouvrir les déchets « par une couche d’argile et de grès, de 2 mètres d’épaisseur » (radiofrance.fr, 23/01/23). « De l’argile et de la roche, ce n’est pas assez étanche et solide pour tenir des centaines de milliers d’années », dénonce la Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité (Criirad). L’association s’inquiète aussi de la pollution des nappes phréatiques, et réclame un accès aux résultats détaillés des analyses des eaux souterraines réalisées par Orano. « La compagnie a été obligée d’implanter des pompages spéciaux pour pomper les eaux contaminées et les renvoyer à l’intérieur du site. Le problème, c’est que dans le dossier de la Cominak, on peut lire que ce pompage pourrait ne plus être fonctionnel dans quelques décennies et à ce moment-là, la contamination va se déplacer vers la zone des captages d’eau potable, voire au-delà », explique l’ingénieur en physique nucléaire Bruno Chareyron (rfi.fr, 18/01/23). Pour informer sur la situation, la Criirad a réalisé une vidéo et quatre podcasts à écouter sur son site.