Dans son nouveau discours sur la politique africaine de la France du 27 février dernier, le président Macron assurait n’avoir retenu qu’« une seule exigence » de ses voyages dans les pays africains : « celle de faire preuve d’une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain ». En visite en RDC quelques jours plus tard, il a brillamment illustré la profondeur en question devant son homologue congolais Félix Tshisekedi à l’occasion d’une conférence de presse commune. Interpellé par un journaliste de radio Okapi sur la responsabilité française dans la déstabilisation du pays (alors le Zaïre) en 1994, du fait du soutien français aux génocidaires rwandais en fuite, Macron a répliqué : « Depuis 1994, et c’est pas la faute de la France, vous n’avez jamais été capable de restaurer la souveraineté ni militaire ni sécuritaire ni administrative de votre pays. C’est aussi une réalité. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur. » Avant de faire la leçon avec la morgue qu’on lui connaît : « Bâtissez une armée solide, construisez la sécurité et le retour de l’État partout sur le territoire, faites passer la justice transitionnelle pour que vous n’ayez pas des coupables criminels de guerre encore en responsabilité sur le terrain, soyez intraitables avec tous les voisins de la région quand ils viennent vous piller et nous serons à vos côtés. » En toute modestie.