Survie

Refrain connu

rédigé le 2 mars 2023 (mis en ligne le 16 mai 2023) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

« La tension est sourde entre Orano et Niamey », croit savoir Africa Intelligence (23/02/2023). En cause, le permis d’exploitation de la mine d’uranium d’Imouraren. En 2009, l’entreprise française (alors nommée Areva) avait raflé la mise en échange d’un éphémère soutien du président Sarkozy au putsch constitutionnel de Mamadou Tandja et de mirobolantes promesses de retombées économiques pour les Nigériens. Mais sitôt Imouraren acquis, l’exploitation avait été gelée. Si le gisement est décrit comme un des plus importants d’Afrique, la concentration en uranium est très faible et nécessite des cours de l’uranium élevés pour être rentable. Depuis, Areva–Orano a repoussé l’exploitation sans pour autant vouloir lâcher le permis. On n’est jamais trop prudent… Mais le pouvoir nigérien s’impatiente en raison du manque à gagner, d’autant qu’Orano a récemment fermé une de ses deux mines historiques. Orano aurait maintenant l’intention de changer de technique d’extraction et d’opter pour « la technique ISR (in situ recovery, soit récupération in situ), moins coûteuse que l’extraction traditionnelle, qu’il utilise sur ses sites au Kazakhstan. » Mais sans se soumettre à l’autorisation du ministère nigérien de l’environnement. Ce dernier estime au contraire qu’Orano doit solliciter un nouveau permis et faire la preuve « que les techniques ISR ne présentent pas de risque majeur pour les sols et les communautés avoisinantes. Les autorités nigériennes demandent également à Orano de négocier avec elles un nouvel accord global de partenariat (AGP) pour remplacer l’accord de partenariat stratégique (APS) signé en 2014 » et « expiré depuis bientôt six ans. Le gouvernement de Mohamed Bazoum, élu en février 2021, entend désormais redéfinir le partenariat historique qui le lie à Orano » mais « les discussions achoppent sur le régime fiscal et douanier. » Un grand classique ! Depuis 50 ans, les autorités nigériennes ont, à plusieurs reprises, engagé des bras de fer pour tenter d’obtenir une rémunération de l’uranium plus favorable, sans jamais réussir à grapiller plus que des miettes…

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 326 - mars 2023
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