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rédigé le 3 mars 2023 (mis en ligne le 16 mai 2023) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Un peu plus tard, lors de la même conférence de presse, une journaliste de l’AFP rappelait la volte-face de la diplomatie française après l’élection du président Tshisekedi fin 2018. Après avoir émis des doutes sur la sincérité du scrutin contesté de toutes parts (le nouveau président ne succédant au président Kabila que par un deal avec ce dernier), la France avait félicité le nouveau pouvoir et Le Drian, alors ministre des Affaires étrangères, avait expliqué la situation par une « espèce de compromis à l’africaine ». « Quand il y a des irrégularités aux élections américaines, on ne parle pas de compromis à l’américaine », a rappelé Tshisekedi, ni de « compromis à la française » pour parler des faux électeurs de la mairie de Paris sous l’ère Chirac-Tibéri. Et d’exiger de la France et de l’Europe : « Regardez-nous autrement en nous respectant (…) et non toujours avec un regard paternaliste. » C’était sans compter sur la volonté de Macron d’avoir le dernier mot : le président français s’est lancé dans un cours sur la liberté de la presse à l’occidentale jusqu’à ce que son interlocuteur parvienne à le couper pour lui rappeler que la formule raciste qu’il mettait en cause était de Le Drian et non de la journaliste de l’AFP. « Il n’y avait pas de caractère de mépris dans la formule de Jean-Yves Le Drian », s’est alors empêtré Macron. Juste de la bienveillance à la française.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 326 - mars 2023
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