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rédigé le 25 avril 2023 (mis en ligne le 7 juin 2023) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Militaires et parlementaires français se plaignaient depuis plusieurs années de la baisse du nombre d’Africains accueillis dans les écoles militaires françaises pour cause d’économies budgétaires. À l’occasion des auditions menées dans le cadre de la préparation de la Loi de programmation militaire (LPM), le ministre des Armées Sébastien Lecornu annonce vouloir corriger le tir : « Je vous proposerai (…) de multiplier par deux le nombre d’accueils des élèves pour les seuls pays africains avec lesquels nous avons des accords de partenariat (…) », soit de passer de 300 à 600 stagiaires par an. (Blog Zone militaire, 22/04/2023). Comme elle le fait depuis 60 ans, la diplomatie française ne manquera pas d’expliquer publiquement qu’il s’agit de permettre aux armées africaines de gagner en autonomie. Mais dans les enceintes plus confidentielles, les véritables enjeux sont exposés plus crûment. Alors que la France est soumise à une concurrence militaire plus forte en Afrique, cette mesure s’inscrit dans la conduite d’« une politique d’influence efficace » et doit permettre « un fort retour sur investissement », expliquait aux parlementaires le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées (Le Figaro, 02/09/2022). « L’intimité opérationnelle n’a pas de prix », assure désormais Lecornu, qui estime par ailleurs que les industriels français de la Défense « ont parfois trop regardé les grands arbres, comme aurait dit Malraux, et beaucoup trop peu les partenaires africains. (…) il y a un enjeu sur les équipements terrestres. […] Il y a des perspectives en plus à l’export, avec les formations qui vont autour de ces matériels ».

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 328 - mai 2023
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