Dans une enquête publiée le 22 juin, « photos et documents confidentiels à l’appui, Disclose et Investigate Europe révèlent l’existence de 17 pollutions au pétrole causées par le groupe Perenco au Gabon, entre 2019 et aujourd’hui. Plusieurs centaines de kilomètres carrés ont été souillés, dont des forêts primaires, des cours d’eau et des fonds marins. » Des pollutions dues à la vétusté des installations et à la volonté du 2e groupe pétrolier français de réduire au minimum les coûts d’extraction… et de nettoyage. Des témoignages édifiants ont été recueillis : « À chaque catastrophe, Perenco camoufle les dégâts et menace les riverains de ne plus les embaucher, voire de fermer le site s’ils lancent l’alerte ». Le nettoyage consisterait par exemple à « creuser des trous pour enfouir les boues de pétrole qui n’avaient pas été enlevées ». « Chaque opération de dépollution débuterait par un prérequis : la saisie des téléphones des employés. Car sans téléphone, pas de photos ou vidéos compromettantes », rapporte Disclose. Depuis qu’elle a racheté les gisements en fin de vie d’Elf, puis 5 champs pétroliers de Total, « Perenco Oil and Gas Gabon, la filiale locale du groupe, possède quelque 270 gisements d’hydrocarbures » d’où elle extrait quotidiennement « 100 000 barils, soit 40 % de la production nationale », ce qui en fait désormais le premier producteur pétrolier du pays. L’entreprise française bénéficie d’une étrange complaisance fiscale de la part du gouvernement gabonais, et évidemment du soutien de la diplomatie française dans le pays…