Après 10 ans d’enquête, deux juges d’instruction du tribunal de Paris ont finalement demandé, le 24 août, la tenue d’un procès pénal dans l’affaire du financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007. Conformément aux réquisitions du Parquet national financier, 13 personnes devraient comparaître devant la justice correctionnelle, au premier rang desquelles évidemment, l’inimitable ancien président Sarkozy pour « corruption passive », « association de malfaiteurs », « recel de détournements de fonds publics libyens » et « financement illicite de campagne électorale ». Il sera accompagné par trois de ses anciens ministres, Brice Hortefeux, Claude Guéant et Éric Woerth et des deux intermédiaires sulfureux, Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri, au coeur des deux filières de corruption présumée identifiées par les juges. « Jamais, dans l’histoire politique et judiciaire française, autant de hauts responsables publics vont se retrouver sur le banc des prévenus dans un dossier politico-financier d’une telle sensibilité : le soupçon d’une démocratie, la France, corrompue par une dictature, la Libye », commente Mediapart (25/08/2023) dont les journalistes ont les premiers révélé le scandale et mené depuis des dizaines d’enquêtes sur le sujet.