En ce mois de février, nous apprenons le décès de François Lille. Né en 1932, il fit carrière dans la marine marchande avant d’être socioéconomiste au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers). Il était membre du conseil scientifique d’ATTAC. En 1999, il fut le co-fondateur avec François-Xavier Verschave de l’association Biens publics à l’échelle mondiale (BPEM), rattachée à Survie, dont elle exprime un des objectifs statutaires [1]. De 1999 à 2012, il y donne de nombreux articles ainsi que dans les revues Vacarme et Mouvements en 2002, Plein droit en 2004, dénonçant les abus du trafic maritime international et les paradis fiscaux : « Mais comment des pays, pour la plupart réputés pauvres et très endettés, peuvent-ils engendrer de tels flux de capitaux ? D’où vient tout cet argent ? C’est celui du pillage des ressources naturelles soigneusement organisé ». BPEM fut fondé à la suite du naufrage du pétrolier Erika, navire poubelle affrété par Total qui coule le 12 décembre 1999, provoquant un désastre écologique sur les côtes françaises du Finistère à la Charente, et la mort de centaines de milliers d’oiseaux. François Lille publie alors Pourquoi l’Erika a coulé, les paradis de complaisance (L’Esprit frappeur, 2000). Puis, avec François-Xavier Verschave, On peut changer le monde, à la recherche des biens publics mondiaux, (La Découverte, 2003), avec Raphaël Baumler, Transport maritime, danger public et bien mondial (Ed Charles Léopold Meyer, 2005), enfin À l’aurore du siècle où est l’espoir, (Tribord, Bruxelles, 2006). Nous saluons François Lille, militant et lanceur d’alerte contre le fléau du capitalisme mondialisé, hors-la-loi et ravageur. Il nous laisse son irremplaçable témoignage.