Poursuivie pour injures publiques par Aloys Ntiwiragabo, qu’elle avait qualifié de « nazi africain » dans un tweet, la journaliste de Libération, Maria Malagardis, a été relaxée par la Cour d’appel de Paris. Aloys Ntiwiragabo, chef du renseignement militaire des Forces Armées Rwandaises pendant le génocide, avait réussi à passer entre les mailles du filet de la justice jusqu’à ce qu’un journaliste de Mediapart, Théo Englebert, le débusque en février 2020 à Orléans. C’est pour avoir relayé cette information sur X en l’accompagnant du commentaire : « Un nazi africain en France ? Quelqu’un va-t-il réagir ? » que la journaliste a comparu à deux reprises devant la justice. Relaxée en première instance, elle a comparu de nouveau en février 2024, suite à la procédure en appel d’Aloys Ntiwiragabo et bien que le parquet ait renoncé aux poursuites. Un acharnement qui témoigne de la combativité – et des moyens – de ce chef de file des FDLR, ce groupe armé qui perpétue l’idéologie génocidaire et la haine du Tutsi au Congo. Bonne nouvelle pour la lutte contre le négationnisme, la décision de la cour d’appel de Paris permet de faire entrer le terme « nazi africain » dans la jurisprudence française dans le cadre du génocide des Tutsis du Rwanda. Cela ne manquera pas d’être rappelé quand il comparaîtra à nouveau devant une cour de justice française puisqu’une plainte a été déposée contre lui pour crime contre l’Humanité en 2022. Une enquête préliminaire pour cette accusation a bien été ouverte contre Aloys Ntiwiragabo par le parquet national antiterroriste.