La première tournée africaine du nouveau ministre français des Affaires étrangères était soigneusement balisée pour faire oublier les déconvenues diplomatiques et militaires de la France au Sahel ces derniers mois. « L’objectif était de réaffirmer que l’Afrique est une grande priorité diplomatique française et que notre pays est un partenaire crédible, respectueux et qui sait se renouveler », confie une source diplomatique au journal L’Opinion (09/04/2024). Trois pays emblématiques au menu. Le Kenya d’abord, où la présence économique française s’est renforcée ces dernières années, est qualifié de « pays raisonnable, qui n’attise pas les tensions », par le Quai d’Orsay (Le Monde, 06/04/2024). Au Rwanda ensuite, la présence du ministre pour les 30es commémorations du génocide des Tutsis devait illustrer la poursuite de la normalisation entre les deux pays, mais elle a surtout fait ressortir en creux l’absence du chef de l’État français, sur fond de bourde diplomatique de premier ordre. « En Côte d’Ivoire enfin, le ministre a voulu montrer que la France savait aussi réussir dans son ancien pré carré », résume L’Opinion. « Les caméras ont été braquées sur l’antenne régionale du laboratoire d’innovation pour la démocratie en Afrique, confiée au philosophe Achille Mbembe. » Il fallait « redonner du positivisme aux relations entre la France et l’Afrique », a expliqué Séjourné au terme de sa tournée (Entretien avec RFI et France 24, 08/04/2024). Croit-il vraiment qu’un petit coup de com’ et de novlangue vont suffire à apurer les contentieux françafricains ?