Survie

Sassou 
(toujours) vert

rédigé le 15 mai 2024 (mis en ligne le 13 septembre 2024) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

L’Académie des sciences d’Outre-mer (Asom) a attribué le 11 mai son prix Paul Bourdarie au dictateur congolais Denis Sassou-N’Guesso. Selon cette vieille et poussiéreuse institution aux relents coloniaux, Sassou œuvrerait à la préservation de l’environnement et tout particulièrement de la forêt équatoriale. Certes, il tient de beaux discours, organise des colloques et des sommets, mais il vient surtout d’autoriser en janvier l’exploitation pétrolière au sein du parc national de Conkouati-Douli, « l’aire protégée la plus riche en biodiversité du pays » (Greenpeace, communiqué du 21/02/2024). Qui pouvait de toute façon croire à ces fables vertes où le protagoniste compte pratiquement 40 ans de pillages en tout genre à la tête de son pays ? Ségolène Royal hier et l’Asom encore aujourd’hui. Rappelons que cette société soi-disant savante et centenaire, désormais établissement public à caractère administratif, compte parmi ses membres quelques grands noms de la Françafrique, à commencer par Michel Roussin, ex-vice président de Bolloré passé par les services secrets. Pas surprenant dès lors de la voir célébrer une dictature archi-corrompue, connue pour ses élections truquées, où les opposants croupissent en prison et où la justice n’a jamais été rendue pour les dizaines de milliers de victimes de la guerre civile qui a ramené Sassou au pouvoir en 1997. Comble de cette farce : ce prix pompeux n’avait jamais été remis jusqu’ici à un chef d’État... À quand le prix Nobel de la paix ? Il est temps d’arrêter cette hypocrisie : « Sassoufit », comme disent ses opposants !

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 338 - été 2024
Les articles du mensuel sont mis en ligne avec du délai. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez-vous
Pour aller plus loin
a lire aussi