D’après les confidences d’un diplomate du ministère des Affaires étrangères recueillies par Jeune Afrique (06/09/2024), la décrue annoncée des effectifs des bases militaires françaises ne concernerait finalement pas le Tchad : « Il ne serait plus question, désormais, de toucher au millier de soldats tricolores installés dans le pays ». « On ne peut pas se permettre de perdre le Tchad », résume le fonctionnaire du Quai d’Orsay. L’histoire ne dit pas si ce revirement vise à satisfaire les demandes du fils Déby (ce qui ferait un jaloux en Côte d’Ivoire) ou s’il ne répond qu’aux exigences des militaires français. Mais il est certain que les autorités françaises vont s’efforcer de cajoler Mahamat Idriss Déby Itno, courtisé par la Russie et remonté contre la France. En cause, l’ouverture d’une enquête préliminaire par le Parquet national financier (PNF) pour « recel de détournements de fonds publics » suite aux révélations de Mediapart sur les « folles dépenses en France » du président tchadien : « Près de 1 million d’euros versés pour l’achat de costumes chez un tailleur de luxe basé en Seine-et-Marne » (15/12/23 et 23/08/24). Selon le journal en ligne, le président tchadien « a envoyé ces dernières semaines en France un émissaire, ancien responsable sécuritaire du pays, pour approcher discrètement l’Élysée et tenté d’obtenir l’extinction de l’enquête du PNF. Ce fut peine perdue et la raison, d’après plusieurs observateurs, de l’absence du président tchadien aux commémorations du débarquement en Provence ».