Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est croyant : « Je crois à l’ordre », a-t-il martelé trois fois lors de son arrivée place Beauvau. Qu’on ne se méprenne pas : être un adorateur de l’ordre ne signifie pas être adorateur de la vérité. Aussi a-t-il annoncé dès le lendemain avoir saisi la justice contre le député LFI Raphaël Arnault pour un tweet dénonçant un « assassinat de Kanaks par les forces policières ». Retailleau précise : son Dieu, ce n’est pas l’état de droit, non ! « L’état de droit, ça n’est pas intangible, ni sacré », s’est-il écrié (JDD, 29/10/2024). Car croire en l’ordre, ce n’est pas comme la croyance de ces musulmans à mettre au pas : « Le droit devra sans doute s’adapter, pour imaginer une nouvelle incrimination pénale correspondant à la nature et aux stratégies de l’islam politique » (discours aux préfets, 8/10/2024). En attendant de remettre à l’ordre du jour sa proposition de loi constitutionnelle de 2023 ? Avec ses deux articles phares, finalement rejetés : la possibilité de déroger au droit européen en matière d’immigration et l’élargissement du champ du référendum à cette question. La religion de Retailleau ne connaît en effet nulle repentance. « Les Africains attendent une France qui ne soit pas repentante, voyez, déclarait-il l’an passé (Sud radio, 12 /09/2023). Ils attendent une France qui soit forte et qui assume, parce que la colonisation, c’est bien entendu des heures qui ont été noires, mais c’est aussi des heures qui ont été belles, avec des mains tendues. » Amen.