Après s’être vu retirer, en juin 2024, le permis d’Imouraren qu’il n’exploitait pas, le groupe français Orano (ex-Areva) pourrait maintenant perdre sa mine d’uranium d’Arlit, au Niger. Depuis la fermeture de la frontière avec le Bénin, qui a suivi le coup d’État nigérien de 2023, Orano ne peut plus exporter le « Yellow cake » qui transitait par le port de Cotonou. Les propositions françaises d’exportation aérienne via la Namibie ont été refusées. Résultat : un peu plus de six mois de production, soit 1150 tonnes de concentré d’uranium d’une valeur marchande de 200 millions d’euros, restent bloquées sur place. En octobre, Orano a annoncé qu’elle cessait les investissements et la production de la Somaïr, sa filiale nigérienne, tant que la situation perdurerait. Mais les autorités nigériennes ont imposé à l’entreprise de continuer à fonctionner et à maintenir ses dépenses. Dans un communiqué de presse du 4 décembre, la firme française a dénoncé « une ingérence dans la gouvernance » des autorités nigériennes et assure avoir perdu « le contrôle opérationnel » de la mine. Elle dit vouloir « défendre ses droits » et ne pas chercher à quitter le Niger, alors que les autorités semblent visiblement chercher un remplaçant. Mais cette situation pourrait constituer un bon prétexte pour qu’Orano se défausse et n’assume ni la réhabilitation du site de la Cominak, qui a fermé en 2021, ni celle du site d’Arlit. Elle a pourtant exploité ce dernier, via la Somaïr, pendant plusieurs décennies, laissant la population définitivement condamnée aux pollutions chimique et radioactive.