Au Niger toujours, l’inquiétude est grande autour du sort de Moussa Tchangari. Cette figure de la société civile a été enlevée le 3 décembre 2024 à son domicile, à Niamey, par des hommes armés en civil. Ceux-ci ont aussi emporté des affaires personnelles, dont son ordinateur et son téléphone portable. Il aura fallu 48 heures pour qu’on apprenne qu’il était aux mains des autorités, gardé à vue par le Service central de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale. M. Tchangari est inculpé, entre autres, d’apologie du terrorisme, d’atteinte à la sûreté de l’État et d’association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit là d’une machination visant à museler cet infatigable défenseur de la démocratie et des droits humains, l’un des seuls intellectuels nigériens à oser s’opposer à la junte militaire aujourd’hui au pouvoir. Il est désormais menacé d’une déchéance de nationalité, avant même une quelconque condamnation, conformément à une ordonnance du gouvernement nigérien sur les personnes suspectées de terrorisme, en date du 27 août. Ordonnance que M. Tchangari avait ouvertement critiquée… Secrétaire général de l’association Alternative espace citoyen, Moussa Tchangari est un partenaire de longue date de Survie. Nous l’avions d’ailleurs invité pour une tournée en France en 2008. Nous lui exprimons évidemment toute notre solidarité, à lui comme à ses proches, et réclamons sa libération immédiate et inconditionnelle – à l’instar d’Amnesty international, Human Rights Watch et bien d’autres.