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Extraction responsable ?

(mis en ligne le 27 avril 2025) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Le groupe minier français Eramet exploite une mine itinérante de sable au Sénégal, Eramet Grande Côte : une drague reliée à une usine flottant sur un lac artificiel, qui sépare les minerais du sable qui est rejeté. Depuis plusieurs mois, cette entreprise s’attire la colère des habitants de la région. Des tensions avivées par un audit commandé par Eramet sur l’impact environnemental de ses activités. Le rapport provisoire, établi en juin 2024, n’a en effet toujours pas été rendu public par le certificateur IRMA – Initiative for Responsible Mining Assurance.
Les communautés locales, elles, déplorent les expropriations contre des sommes dérisoires, ainsi que l’impact sur les ressources hydriques et les dégâts sur l’environnement. Le premier ministre Ousmane Sonko a promis début janvier d’étudier le dossier. L’exercice s’avère délicat. L’ancien responsable logistique d’Eramet, un proche de sa PDG, est aussi l’ancien ministre des transports et, depuis décembre, le président de l’Assemblée Nationale (Africa Intelligence, 08/01/2025). Tout en distribuant de l’argent aux préfets, sous-préfets, chefs de village... (rapports 2022 et 2023 de l’Initiative pour la transparence des industries extractives), Eramet employait donc un cadre du Pastef, le parti au pouvoir depuis mars 2024, alors dans l’opposition. Voilà une stratégie imparable pour continuer à pomper du sable jusqu’à plus soif ! Et tant pis si la zone devient invivable…

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 344 - février 2025
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