Un nouveau rapport révèle que l’accélération de la construction des mégaprojets pétroliers Eacop, Tilenga et Kingfisher en Ouganda a donné lieu à de nouvelles violations des droits humains. Ces projets, parmi les plus importants au monde (dénoncés par les ONG pour être particulièrement écocides), sont menés par TotalEnergies, actionnaire principal, et le chinois CNOOC, en coopération avec les gouvernements de l’Ouganda et de la Tanzanie (Billets d’Afrique n°340 et n°341). Ce rapport, publié le 12 décembre 2024 par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et Avocats sans frontières (ASF), établit que « les atteintes les plus graves documentées sur les sites pétroliers ont eu lieu dans et autour des champs pétroliers de Kingfisher. Les mesures de sécurité disproportionnées, la répression [contre les opposants], les violations du droit foncier, les expulsions forcées et la corruption, combinées à l’inadéquation de la conception des projets et au caractère inadapté des mesures d’atténuation des risques, se traduisent par une augmentation de la détresse des populations locales ». Plusieurs cas de harcèlement sexuel, de viol et d’exploitation sexuelle, y compris sur des mineures, y sont aussi documentés : les agents armés chargés de la sécurité imposent aux femmes des rapports sexuels pour échapper aux sanctions infligées pour vente de poisson pêché dans le lac Albert, le personnel des compagnies pétrolières faisant de même en leur promettant une embauche. Coutumier du mensonge, Total évidemment dément.