Quelques jours avant que la Commission européenne rende publique, le 26 février, sa proposition législative sabordant les (pourtant modestes) mesures de la directive sur le « devoir de vigilance » des entreprises en matière de droits environnementaux et humains (Billets d’Afrique, 03/2025), l’enquête « GreenFakes » de Mediapart (publié du 17 au 21/02) est justement venue révéler comment les multinationales – telles TotalEnergies ou Eiffage – violent déjà les normes censées protéger ces droits. Celles-ci s’achètent une légitimité verte notamment en rémunérant grassement des bureaux d’étude en environnement, soi-disant indépendants, comme le français Biotope, qui leur concoctent des « plans d’action biodiversité ». En fait, ces plans écoblanchissent des projets qui détruisent écosystèmes et moyens de subsistance des populations ! Et en Afrique tout particulièrement : extraction de pétrole en Ouganda dans un parc naturel ; exploitation du gaz au Mozambique (une mégabombe carbone selon les ONG) ; massacre d’une forêt tropicale en Guinée pour exploiter le fer et la bauxite ; barrage en Côte d’Ivoire qui va détruire des forêts et des espèces protégées, inonder des terres agricoles, chasser la population… Le tout avec la complicité des institutions financières qui ferment les yeux sur les violations de ces normes. Cela tombe bien : elles n’existeront bientôt plus !