Fournir de l’or bleu à plusieurs centaines de milliers d’habitants du désert ou de l’or tout court à quelques amis d’un allié de la France ? Entre les deux, l’Agence française de développement (AFD) balance… Lancé en 2012, le projet Aftout El Chargui, commandité par le ministère mauritanien de l’Hydraulique et de l’Assainissement et soutenu par l’AFD sous forme de 22,3 millions d’euros de prêt et d’une délégation de fonds de l’Union européenne de 4,7 millions, « a été achevé en 2020, et pourtant, l’échec est retentissant », dixit Off Investigation (18/02/2025). Le média en ligne révèle ainsi que la plupart des « bornes fontaines » sont en panne ou non raccordées à des canalisations, voire carrément inexistantes pour 20 % d’entre elles ! Par ailleurs, « les châteaux d’eau du projet devaient être équipés d’un système de télégestion à distance. Mais ce gadget high-tech [totalement inadéquat dans une zone quasi sans connexion Internet] a été purement et simplement oublié par les entreprises. »
L’AFD n’a pas pipé et a même payé une rallonge, notamment pour le bitumage approximatif de 300 m de piste : que ne ferait-on pas pour les amis du président mauritanien Ghazouani, qui reste à ce jour un allié de la France ? La première entreprise du groupement qui a (mal) réalisé tous ces travaux est en effet BIS TP, propriété d’un proche de Mohammed Ould Ghazouani. Suit une société sénégalaise, la Compagnie sahélienne d’entreprises, qui a obtenu le contrat du temps du francophile Macky Sall. Les mauvais comptes font les bons amis !