Survie

Résistances camerounaises

(mis en ligne le 3 juillet 2025) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Au Cameroun, des multinationales françaises font face à la contestation sociale… et y répondent, avec la complicité du dictateur Paul Biya, par le mépris et la répression. Ainsi, dans le centre du pays, près de 4000 saisonniers de la Société sucrière du Cameroun – filiale du groupe Castel qui fait plus de 80 % de son chiffre d’affaires en Afrique – se sont mis en grève le 26 janvier. Ils protestent contre un changement du système de paiement, réclament une revalorisation de leur misérable salaire de base et dénoncent un travail esclavagiste. Le 4 février, la direction fait appel aux « forces de sécurité » qui ont tenté de mettre de force les grévistes dans des bus pour les conduire aux champs. « La population a dit non et s’est levée comme un seul homme. C’est à ce moment-là que la police a commencé à tirer avec de vraies balles et que l’un des nôtres est tombé » (Reporterre, 4/03).
Aussi sur la sellette, le groupe Bolloré via la société Socfin, qu’il détient à près de 40 %, et ses filiales Socfinaf et Socapalm. Cette dernière est ainsi visée par des rapports, publiés en février par Earthworm Foundation et l’accusant entre autres de harcèlement sexuel, d’occupation de sites sacrés et de spoliation des terres dans ses plantations. Alors que les villageois·e·s d’Apouh, dans l’ouest du pays, luttent depuis plus de quinze ans pour récupérer leurs terres afin de se nourrir, la Socapalm a décidé d’y replanter des palmiers à huile. Malgré la répression, les femmes, à la pointe de la résistance, ripostent en occupant les terres accaparées : « Nous allons continuer à mener nos revendications jusqu’à ce que les terres que nous exigeons nous soient rétrocédées  », a déclaré Félicité Ngo Bissou, leur porte-parole (Mongabay, 10/03).

Je soutiens Survie
#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 346 - avril 2025
Les articles du mensuel sont mis en ligne avec du délai. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez-vous
Pour aller plus loin
a lire aussi