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Exit Orano

(mis en ligne le 23 septembre 2025) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Orano a perdu le « contrôle opérationnel » de sa mine d’Arlit au Niger l’année dernière (Billets d’Afrique n°343, 01/2025) et 1 300 tonnes de concentré d’uranium qui n’avaient pas pu être exportées restent bloquées sur le site de sa filiale, la Somaïr, pour une valeur marchande de 250 millions d’euros. En difficulté financière, la junte nigérienne a entamé des négociations pour vendre le stock à la Russie ou à la Chine, tandis qu’Orano a demandé un arbitrage au Cirdi, un tribunal international privé auquel ont recours les multinationales. Par ailleurs, en visite en mars au Niger, le directeur général de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA), a déclaré avoir « apprécié le professionnalisme, la transparence et la coopération observés  » à Arlit. Un véritable pied-de-nez pour la firme française…
Dernier épisode du feuilleton : les locaux d’Orano à Niamey ont été perquisitionnés le 5 mai 2025 par la sécurité extérieure nigérienne puis fermés et placés sous scellés, tandis que le représentant (nigérien) de l’entreprise sur place était arrêté. On ne sait pas si cette mesure fait suite à la plainte des organisations de la société civile qui reprochent à une autre filiale d’Orano, la Cominak, d’avoir suspendu les travaux de réaménagement du site après avoir fermé sa mine en 2021. Alors que l’État nigérien n’est qu’un actionnaire minoritaire depuis des décennies, à hauteur de 36 %, la prochaine étape logique serait la nationalisation de la production de l’uranium au Niger.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 348 - juin 2025
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