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Impunité pour crime d’apartheid

(mis en ligne le 29 octobre 2025) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Le 10 juin dernier, la cour d’appel de Paris a rendu son arrêt déboutant les consorts Arendse de leur demande « d’ouverture d’une information contre X du chef de crime d’apartheid, crime contre l’humanité imprescriptible, commis sur la personne de Dulcie September, leur tante  ». La militante sud-africaine, représentante de l’African National Congress (ANC), avait été assassinée à Paris le 28 mars 1988 alors qu’elle enquêtait sur la violation par la France de l’embargo sur les livraisons d’armes à l’Afrique du Sud, ainsi que sur les importations d’uranium sud-africain. Ces dernières sont confirmées par des documents des Archives nationales auxquels la famille de Dulcie a pu accéder en 2023.
Confirmant le jugement du 14 décembre 2022 (Billets d’Afrique, 01/2023), la cour d’appel s’obstine, selon Yves Laurin, l’avocat des appelants, à regarder «  l’assassinat de Dulcie September comme un crime de droit commun » soumis à prescription et refuse donc de rouvrir l’enquête. Face à ce déni persistant et à l’impunité qui en résulte, « nous attendons maintenant une coopération judiciaire internationale que devraient susciter les autorités judiciaires sud-africaines », nous confirme Me Laurin.
La cour d’appel de Paris déclare toutefois recevable la demande des appelants relative aux restes humains et vêtements de Dulcie September, a priori conservés quelque part en France, mais se déclare incompétente pour en traiter. Elle renvoie donc neveux et nièces à la Direction des interventions domaniales aux fins d’obtenir les restes de la dépouille de leur tante… Quelle magnanimité !

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