
Alors que le président de la République avait promis des mesures fortes après la publication en 2021 de « Toxique », l’enquête de Disclose sur les essais nucléaires en Polynésie française, l’État tente en réalité de la décrédibiliser. Derrière les belles promesses (financement de la recherche sur le cancer, facilitation des mesures d’indemnisation…), c’est une nouvelle opération de propagande qui a été lancée par le Commissariat à l’énergie atomique pour un coût de 90 000 euros, révèle le média indépendant (27/05). Point d’orgue de la campagne : un livre tiré à 5 000 exemplaires à destination des populations locales, mais dont seulement un millier a été distribué depuis 2022… Il semblerait que les Polynésiens ne soient pas dupes de la manipulation d’État.
Pour rappel, l’enquête révèle que l’ampleur de la contamination a été largement minorée par les services de l’État. Elle estime que, pour certaines zones, la contamination pourrait avoir été trois fois supérieure à celle retenue. Par ailleurs, lors de l’essai Centaure de juillet 1974, c’est la totalité de la population de Tahiti et des îles alentours qui a été exposée à des taux importants de radiation, soit près de 110 000 personnes. Rien n’a été alors fait pour éviter la contamination. Si moins de la moitié des demandes d’indemnisation a été jugée recevable, les révélations de l’enquête font de tous les habitants de Tahiti et de ses environs des victimes potentielles des essais nucléaires.