
Agathe Kanziga est la veuve du président Habyarimana, dont l’assassinat, le 6 avril 1994, servit de déclencheur au génocide des Tutsis au Rwanda. Depuis 2007, elle est visée par une enquête pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité, après une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).
Selon les plaignants, elle faisait partie de l’« Akazu », le petit cercle d’extrémistes hutus qui a orchestré le génocide, ce qu’elle réfute. En 2004, devant l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra), elle a même tout bonnement contesté l’existence du génocide des Tutsis… L’Ofpra l’a déboutée de sa demande d’asile, suivi par le Conseil d’État en 2009, considérant qu’elle ne pouvait nier ni son adhésion aux thèses anti-Tutsis, ni son emprise sur la vie politique du Rwanda pendant et après le génocide, malgré son exfiltration en France dès le 9 avril 1994 sur ordre du président Mitterrand.
Le 21 mai 2025, la cour d’appel de Paris a refusé de prolonger l’instruction la concernant. Motif : respecter le délai raisonnable auquel est tenue la justice. Le parquet, puis le CPCR ont fait appel de cette décision deux jours plus tard. Le dossier n’est pas clos. Il reste des investigations à réaliser, des témoins à entendre et des éléments à charge largement suffisants pour la faire comparaître. Y compris pour ses liens avec les mercenaires français tels que Paul Barril (« Coup de projecteur sur Agathe Kanziga », Survie.org, 6/11/2020).