
Vincent Bolloré fait l’objet d’une enquête – révélée par Mediapart (02/09) – de la part de Tracfin, le service de Bercy chargé de la lutte contre la criminalité économique et financière. Des versements d’un montant « inhabituel » (78,8 millions d’euros entre 2014 et 2023) du groupe du milliardaire d’extrême droite à deux PME congolaises, Socotram et CMSC, ont alerté Tracfin dans le cadre de ses investigations sur les « biens mal acquis » du clan du président congolais, Denis Sassou-Nguesso – à savoir de luxueux biens personnels soupçonnés d’avoir été acquis grâce au blanchiment de fonds publics détournés par ledit clan. La Socotram est impliquée dans l’affaire. Quant à la CMSC, cette société mixte, public-privé, elle a pour codirigeants Wilfrid Nguesso, neveu de Sassou, et son épouse.
Cette fétide affaire des « biens mal acquis » n’en finit ainsi pas de connaître des rebondissements, dont le mandat d’amener délivré fin février à l’encontre de l’épouse de Sassou par le juge français chargé de l’instruction – ce qui lui a valu un menaçant courrier du dictateur de Brazzaville (Le Canard enchaîné, 26/03). Pas plus ses menaces que les poursuites engagées en France contre des membres de sa famille n’ont empêché Macron de l’inviter à l’Élysée en mai dernier (Billets d’Afrique, 07/2025). Ni d’ailleurs la corruption, les violations des droits humains ou l’écrasement de toute opposition dont est coupable le régime congolais. Les intérêts impérialistes de la Françafrique avant tout !