
Pendant le génocide des Tutsis d’avril à juillet 1994, l’Élysée, pour maintenir la zone d’influence française, n’a pas dénoncé l’accord d’assistance militaire de 1975 avec le Rwanda. Une vingtaine de rescapés et deux associations poursuivent l’État français devant la justice administrative pour ses actions et inactions illégales (Billets d’Afrique n°s 332 et 346). Leur recours vise la livraison d’armes, l’inaction face aux miliciens (notamment pendant trois jours de massacres à Bisesero) ou aux radios de la haine, le non-désarmement des génocidaires. Après une attente inhabituellement courte de six semaines, la cour d’appel administrative l’a rejeté. En cassation devant le Conseil d’État, leur mémoire détaillé a été déposé mi-septembre 2025.
En parallèle, à la justice pénale il est demandé de juger les rôles individuels de responsables français comme le chef d’état-major de l’armée, l’amiral Lanxade. Or le dossier pénal concernant Bisesero soutenu par Survie a lui aussi été rejeté en appel (Billets d’Afrique n°349). En cassation, le mémoire détaillé a également été déposé mi-septembre 2025.
Enfin, complétant cette coïncidence de dates, mi-septembre un journaliste et deux membres de Survie se sont également pourvus en cassation. Leurs demandes d’archives militaires de la France au Rwanda avaient été rejetées au nom du secret-défense. Censé protéger la défense nationale, ici il entretient surtout l’opacité sur les décisions françaises pendant le génocide.