Ni oubli, ni pardon, liberté de circulation pour toutes et tous ! Mobilisation transnationale en mémoire des victimes des politiques migratoires
Paris, le 6 février 2025
En cette Journée de lutte contre le régime de morts aux frontières, nous, proches de personnes disparues sur les routes migratoires, familles de victimes de violences policières, collectifs de personnes exilées et associations de solidarité, exigeons la vérité, la justice et la réparation pour les victimes des politiques migratoires.
Le 6 février 2014, au large de Tarajal, au moins 15 personnes ont perdu la vie et des dizaines d’autres ont disparu, réprimées par les autorités espagnoles et marocaines alors qu’elles tentaient de rejoindre l’enclave de Ceuta à la nage. Ce massacre est devenu l’un des nombreux symboles des violences aux frontières, conséquences directes des politiques migratoires de contrôle, d’enfermement et de rejet. Chaque 6 février, les Commémor’Actions rendent hommage à travers le monde aux victimes de Tarajal et à toutes les personnes décédées et disparues aux frontières. Elles sont l’occasion pour les familles et leurs soutiens de se réunir, de dénoncer la violence des politiques migratoires et résister à la déshumanisation des personnes qui prennent la route. Nous continuerons de le marteler : migrer est un droit !
En France, la loi Asile et Immigration promulguée en janvier 2024 renforce le bannissement du territoire des personnes exilées et leur criminalisation, dans un contexte d’augmentation des violences policières. Les accords bilatéraux entre les États membres de l’Union européenne et des pays tiers, et le Pacte européen sur la migration et l’asile qui doit être prochainement appliqué, servent une même logique de répression et de tri aux frontières. Alors que ces politiques multiplient les atteintes aux droits fondamentaux des personnes et engendrent toujours plus de morts et disparitions, nous nous mobilisons pour un changement radical d’approche, fondée sur un droit égal à la mobilité et à la dignité.
À ce titre, nous rejoignonsl’appel du réseau transnational Global CommemorAction, qui rassemble des familles, ami.es, activistes, citoyen.nes solidaires, du Mali au Liban, en passant par l’Italie, l’Allemagne et la Tunisie. Les violences contre les personnes exilées et racisées, en France et partout ailleurs, doivent cesser.
Signataires :