SUR INVITATION Les acteurs des relations franco-africaines sont invités à ce colloque ; un contingent d’une vingtaine de places est réservé pour des auditeurs libres
Lundi 12 Février
L’appel de la société civile française et africaine pour une autre France-Afrique A l’instant même où débutera à La Villette un grand raout médiatique sur « L’Afrique qui réussit », destiné à introduire les festivités de Cannes, le sommet France-Afrique de la société civile s’ouvrira lui sur un constat d’échec. 46 années de coopération et 24 sommets France-Afrique n’ont apporté aucun remède aux maux qui minent le continent africain. Sans s’attarder sur les causes de cet échec, maintes fois dénoncées il est temps d’obtenir des décideurs français un changement radical dans leur politique africaine. C’est le message de « L Appel des organisations de la société civile africaine aux candidats à l’élection présidentielle en France », rédigé lors du FSM de Nairobi,, qui sera lu en introduction de ce colloque. Cet appel fait écho aux revendications « pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente » formulées par une trentaine d’organisations françaises de la campagne « 2007 Etat d’urgence planétaire, votons pour une France solidaire ! ».
La diplomatie française a soutenu politiquement, militairement et économiquement, la plupart des régimes dictatoriaux issus du pré-carré francophone depuis les années 60. Malgré le discours de La Baule de 1990, la déclaration de Bamako de 2000 et le nouveau document d’orientation de la politique de coopération intitulé « pour une gouvernance démocratique », la diplomatie française peine à accompagner dans les actes l’essor des revendications démocratiques qui gagne le continent : soutien militaire à des armées non républicaines, amitiés personnelles témoignées à des despotes, validation d’élections truquées. La politique de la stabilité défendue par la France, qui au Tchad comme au Togo conduit à la violence et à la guerre, est aujourd’hui à bout de course. Quels actes devront poser les futurs dirigeants français pour mettre en œuvre une politique de la France au service de la démocratie ?
Animée par : Fabrice TARRIT : Secrétaire général de Survie
Intervenants :
La France apporte son soutien (via la COFACE, l’AFD,...) aux activités d’entreprises françaises (Total, Bolloré, Bouygues,...) qui pour certaines captent des services publics privatisés et les ressources naturelles des pays africains (pétrole, bois, minerais...). En outre, elle soutient des régimes dépourvus de volonté et/ou de capacités à développer des politiques économiques souveraines. Malgré des actions d’appui à l’initiative économique, la France a souvent ainsi empêché l’émergence d’un entreprenariat africain solide et le respect des droits économiques et sociaux des populations. Quels changements stratégiques et quelles réglementations mettre en œuvre pour que les sociétés africaines concernées jouissent effectivement de ces droits ?
Animée par : Grégoire NIAUDET (Chargé de Projets au Secours Catholique)
Intervenants :
Devenus dépendants de financements extérieurs, les pays africains se sont vus contraints « d’ajuster » leur économie aux intérêts des bailleurs. Les multiples ponctions opérées sur leurs richesses par le mécanisme de la dette, la fuite des capitaux, l’évasion fiscale, le pillage des ressources naturelles ou la corruption, ne sont pas compensées par les flux financiers venant du Nord. Et si les véritables bénéficiaires de « l’aide » au développement, dont la France se flatte d’être un généreux pourvoyeur, étaient les pays donateurs ? Comment inverser la donne et instituer le principe de redistribution à l’échelle planétaire ?
Animée par : Françoise VANNI (Directrice d’Oxfam France - Agir ici)
Intervenants :
Mardi 13 février
La France est la seule ancienne puissance coloniale à avoir conservé un pouvoir prépondérant dans les domaines monétaire, militaire et culturel dans son "pré carré". Avec le Franc CFA, elle dispose d’un pouvoir d’intervention dans les politiques monétaires de nombreux pays africains. Les accords de défense et de coopération militaire ainsi que les bases militaires françaises servent de support à des interventions directes décidées dans l’opacité et souvent dénoncées. Au delà de sa mission linguistique et culturelle, la Francophonie constitue quant à elle de plus en plus un cadre politique pour les relations entre la France et ses anciennes colonies, avec un mandat ambigu. Le sort de ces derniers "vestiges de l’Empire" alimente les débats et parfois les polémiques entre partisans de leur suppression pure et simple, défenseurs de leur maintien et promoteur d’une redéfinition de leurs objectifs, mandats et moyens de contrôle.
Animée par : Raphaël GRANVAUD (Survie)
Intervenants :
La coopération d’Etat à Etat n’est plus le seul cadre des relations franco-africaines. La France inscrit de plus en plus sa politique de coopération dans le cadre européen, au sein des institutions financières internationales ou de l’ONU. Mais le rôle que la France tente de conserver dans ces instances dès lors qu’il est question de son pré carré laisse souvent croire à un simple « habillage multilatéral » de sa politique. Au niveau infra-étatique on note l’essor de la coopération décentralisée, une coopération « de société à société » vue par ses défenseurs comme un moyen de contourner les écueils de la coopération bilatérale, mais qui se trouve parfois piégée par les faux pas de la diplomatie française. Ces nouveaux espaces de coopération peuvent-ils dans ces conditions constituer une alternative réelle à la politique d’influence de la France ?
Animée par : Jean-Yves BARRERE (Président du Cédétim-Ipam)
Intervenants :
Animée par : Marine GACEM (Echanges et partenariats / Initiatives Pour un Autre Monde - Ipam)
Intervenants :
Décidée dans l’opacité, avec un rôle prépondérant confié à l’Elysée, la politique de la France en Afrique relève du domaine réservé. Depuis de nombreuses années, des ONG, syndicats, organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent cette situation et plaident pour plus de contrôle et de transparence. Ils sont rejoints par un nombre croissant de députés qui s’inquiètent de voir le parlement écarté de certaines prises de décisions pourtant cruciales en matière de politique étrangère. La campagne « 2007 Etat d’urgence planétaire, votons pour une France solidaire » lancée il y a quelques semaines constitue une plate-forme d’échange et d’interactions entre la société civile et le monde politique. Elle a notamment pour objectif de faire adopter aux futurs élus des propositions concrètes et des règles qui favorisent une politique de la France en Afrique (et dans le monde) responsable et transparente.
Animée par : Fabrice TARRIT (Secrétaire général de Survie)
Intervenants :
– 17h45 Départ pour la manifestation
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