Survie

Survie a 2O ans

Publié le 28 octobre 2004

L’assemblée générale constitutive de Survie-France a eu lieu en 1984. Nous avons vingt ans. C’est peu, et c’est beaucoup. Pas trop de rides encore, mais des courbatures déjà. Le spectacle du monde est un fardeau, lourd au corps et à l’âme. Il pèse sur la tête, le cœur, les tripes et les jambes, mis à contribution pour rédiger un autre scénario : le cynisme qui tient lieu de politique y sera ramené à de plus modestes proportions. Rien d’utopique, juste un peu ardu, et parfaitement raisonnable. Mais réalisable à condition de nous y mettre de concert. Musique !

20 ans de marche, de l’espoir des premiers jours à l’espoir du 7 millième.

 De l’espoir du combat contre l’extrême misère à celui du combat contre ses causes.

 De l’espoir d’assainir la politique africaine de la France à celui, immense, d’une coalition citoyenne franco-africaine, à même de renverser un système fondé sur l’affiliation de dictateurs à la maison mère dont le siège est à Paris : la Françafrique.

 De l’espoir de mater l’impunité dans laquelle prospèrent criminels contre l’humanité et génocidaires (avec leurs complices) à celui d’une justice internationale susceptible d’y mette fin.

 De l’espoir d’éradiquer la corruption à celui de sortir du secret les rouages de la criminalité économique et financière, socle indispensable à la persistance de la misère, des dictatures, la main basse du cynisme sur le politique.

 De l’espoir d’être entendus à celui d’élever notre chant à l’unisson avec les résistances africaines.

 De l’espoir d’un monde vivable à celui de le bâtir sur cette concordance.

Pour notre 10ème anniversaire, nous avons eu l’implication de la France dans le génocide des Tutsi rwandais. Pour ce 20ème, nous voyons notre pays défendre davantage ses "intérêts" que les vies humaines au Darfour dans ce qui est probablement un génocide.

Qu’aurions nous voulu pour notre anniversaire ? Donner valeur de loi au devoir de sauver les vivants*. Plus nous serons de maçons, plus vite nous terminerons l’édifice. Plus vite nous serons tous logés à meilleur enseigne : l’accès universel et équitable aux biens publics que nous aurons choisis ensemble à l’échelle mondiale.

A dans 20 ans pour faire le point.

* Cette phrase, tiré du manifeste appel de 126 Prix Nobel à notre naissance, résume, en peu de mots, qui nous sommes et ce que nous souhaitons partager avec tous nos semblables.