L’aide publique au développement française permet de financer des organismes dont les actions, et parfois même l’objectif, sont en réalité contraires à la volonté affichée de « développer ».
Ainsi, la célèbre Agence Française de Développement (AFD), une institution financière spécialisée qui relève de la loi bancaire, gère une grande partie des fonds de la coopération française (y compris ceux destinés aux ONG), sans que son président n’ait de comptes à rendre au Parlement.
Elle a pourtant pour habitude de financer des projets dont la manne bénéficie en fait, directement ou indirectement, aux acteurs économiques français engagés sur place. De la prise de parts dans des fonds d’investissements chargés de devenir actionnaires de PME africaines, au prêt exceptionnel au Sénégal, sur ordre direct de l’Elysée, pour lui épargner les foudres du FMI fin 2008, l’AFD a de quoi surprendre ! Surtout lorsqu’un tel prêt est conditionné à des mesures contre le « harcèlement d’entreprises françaises par les administrations publiques » sénégalaises.
Pas étonnant que certaines conventions de dons de l’AFD soient signées par la secrétaire d’Etat française au Commerce extérieur, qui juge « très, très positif » que l’Agence ait par exemple doublé ses interventions au Gabon entre 2006 et 2009. Sous son nom généreux, l’AFD cache surtout depuis 1977 la PROPARCO, sa filiale spécialisée dans le financement du secteur privé.
Son capital a récemment triplé, grâce à ses actionnaires tels que la Caisse d’Epargne, le Crédit Agricole, Natixis, la BNP Paribas ou encore la Coface (Compagnie Française d’Assurance pour le Commerce Extérieur).
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