Survie

Blaise Compaoré doit être arrêté

Publié le 7 juillet 2022 - Réseau Justice pour Sankara

L’ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré, condamné à la prison à perpétuité pour l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons, en fuite en Côte d’Ivoire depuis 2014, est rentré aujourd’hui au Burkina Faso sans être inquiété par les autorités. Le Réseau international Justice pour Sankara, Justice pour l’Afrique, dont Survie fait partie, dénonce une amnistie qui ne dit pas son nom et exige que Blaise Compaoré purge la peine à laquelle il a été condamné. Survie relaie le communiqué de presse publié par le collectif.

Le bruit courait depuis quelques jours, Blaise Compaoré est rentré aujourd’hui au Burkina Faso afin d’engager des discussions sur la « réconciliation ».

À peine trois mois après la condamnation à la perpétuité de Blaise Compaoré pour l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons, le pouvoir issu d’un coup d’État militaire, dont la légitimité apparaît fragile, prépare son amnistie. Il affiche ainsi clairement son mépris pour la justice de son pays, suivant en cela Blaise Compaoré qui a refusé de comparaître lors du procès.

Peu de temps auparavant on apprenait que Djibril Bassolé, condamné à 10 ans de prison pour le putsch de septembre 2015 contre la Transition, menait une intense campagne diplomatique au service de Blaise Compaoré, alors qu’il avait été évacué en France pour raisons sanitaires.

Ce pouvoir nous ramène aux temps les plus sombres de l’impunité. De nombreux crimes économiques, tortures, et assassinats restent impunis dans le pays, ce qui explique largement la déliquescence dans laquelle s’enfonce le Burkina Faso.

La population avait largement exprimé sa sympathie aux militaires lors de leur prise du pouvoir en janvier. Elle espérait qu’ils allaient rapidement engranger des victoires contre les différents groupes armés qui sèment l’insécurité sur une bonne partie du territoire.

Incapable d’inverser la tendance, ce pouvoir semble plutôt s’engager pour la restauration de l’ordre ancien, lorsque Blaise Compaoré était au pouvoir. Faut-il encore rappeler la longue liste des crimes, trafics en tout genre et complicités dans les exactions ou les guerres auxquelles il a participé au Liberia, en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire, ou en contournant les embargos notamment pour le chef de guerre Jonas Savimbi en Angola ?

Face à cette nouvelle forfaiture, nous appelons les forces démocratiques éprises de justice au Burkina et ailleurs dans le monde à protester massivement pour la mettre en échec.

Nous demandons à la justice burkinabè, indépendante du pouvoir politique, d’exécuter sa décision judiciaire en mettant Blaise Compaoré aux arrêts.

Nous exhortons la Cour pénale internationale à engager une procédure contre Blaise Compaoré pour sa complicité active dans les nombreux crimes commis dans les pays voisins, qui restent à ce jour impunis.

Puisque sa santé semble lui permettre de mener des activités diplomatiques dans différents pays étrangers, nous exigeons que Djibril Bassolé retourne purger sa peine en prison au Burkina Faso.

Fait à Ouagadougou, Montpellier, Sabadel (Catalogne), Paris, Bobo Dioulasso, Toronto, Nïmes, Barcelone, Ottawa, Albany, New YORK, Banfora, Turin, Ajaccio, Las Palmas, Agadir, Marseille, Niamey, Bâle, Bamako, Grenoble, Oxford, Dakar, Munich le 6 juillet 2022

Le réseau international justice pour Sankara justice pour l’Afrique

Soutenu par Alternative Espaces Citoyens (Niger), Forum Civique Bamako (Mali), REPADD Niger (Réseau Panafricain pour la Paix , la Démocratie et le Développement, Groupe de travail sur le Panafricanisme Munich (Allemagne), CADTM (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes), SURVIE (France), Per a Pace (Corse)

Contact : contactjusticepoursankara@gmail.com

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