Au Cameroun, le vieux dictateur Paul Biya, qui avait pris le pouvoir en 1982 grâce à la France, entend bien fêter son 36ème anniversaire de pouvoir depuis le palais présidentiel : tout était prêt, en amont de la prétendue "élection" de dimanche 7 octobre, pour que le parti au pouvoir confisque les résultats d’un processus électoral qui n’en a que le nom. En parallèle, la guerre fait rage dans les régions anglophones. Et la France, qui va comme de coutume reconnaître la "victoire" de Biya, maintient sa coopération policière et militaire avec le régime.
La pseudo élection présidentielle de ce dimanche 7 octobre a deux conséquences :
C’est le sens de cette vidéo diffusée par Survie le 8 octobre, pour interpeller les Français sur la situation dans ce pays et sur la responsabilité française.
En amont de cette élection, Survie avait :
Extrait :
Les crimes commis à l’Extrême-Nord et les massacres dans les régions anglophones sont, depuis le début, tolérés voire avalisés au nom de la "guerre contre le terrorisme", par une partie des Camerounais francophones qui croient voir en leurs compatriotes des "ennemis de l’intérieur" au service d’occultes puissances étrangères, mais aussi et surtout par les alliés du Cameroun – dont la France, qui au nom de la lutte contre Boko Haram, maintient sa coopération militaire avec ce régime criminel. Ce dernier, face à l’effondrement général du pays dont il est la cause, trouve encore le moyen d’instrumentaliser dans son propre intérêt les dissidences armées qu’il a provoquées par son mépris et la répression. Il est urgent que les pays qui se targuent de défendre les droits de l’Homme, dont la France qui a en fait toujours privilégié ses intérêts économiques et stratégiques, rompent toute coopération militaire et policière avec ce régime et prennent des sanctions personnelles contre ses dirigeants. Sinon ceux-ci persévéreront dans la répression permanente, couverte par le silence international : la répression armée de toute forme de rébellion, doublée de la répression électorale et pseudo-démocratique d’un peuple martyr.
Sur l’histoire récente des relations France-Cameroun, voir aussi la partie sur ce pays dans le dossier publié en juillet 2015, au moment de la tournée africaine de François Hollande.