Dans un pays où l’instrumentalisation de l’ethnisme a déjà suscité, depuis deux ans, des crimes contre l’humanité, le déchaînement d’une guerre civile conduirait au pire.
La France devrait se souvenir de ce qu’elle fit et ne fit pas au Rwanda, en 1994. Elle doit dénoncer d’urgence les débordements en cours. Elle doit dénoncer fermement ceux qui seraient tentés de déchaîner des exactions ou des massacres xénophobes. Elle doit faire l’impossible pour faire aboutir une médiation, qui préserverait ce pays d’affrontements dont le cortège d’atrocités n’est que trop prévisible.
L’examen des responsabilités dans le déclenchement de la déstabilisation d’un pays fragilisé viendra plus tard. Que la France ou ses réseaux y aient ou non pris part, l’extrême urgence est aujourd’hui d’empêcher une catastrophe à laquelle auraient concouru trop d’apprentis sorciers.
