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Survie communique : Côte d’Ivoire : prévenir le pire, un appel urgent signé par un rassemblement inédit d’associations françaises

Publié le 12 décembre 2002 (rédigé le 12 décembre 2002) - Survie

Signé par une coalition inédite des principales associations françaises de solidarité (dont le « collectif des collectifs » Coordination Sud) et de défense des droits humains, l’appel « Côte d’Ivoire : prévenir le pire » a été lancé ce matin.

Toutes ces associations sont extrêmement inquiètes de l’escalade d’une propagande xénophobe qui, alliée aux recrutements de mercenaires et miliciens, n’attend que la reprise générale des combats pour autoriser une série de massacres, de dimension imprévisible. Elles soutiennent les voix ivoiriennes qui cherchent à se faire entendre pour dissuader les civils de suivre les appels à la haine. Elles estiment que la communauté internationale, et en particulier la France, membre permanent du Conseil de sécurité, ont les moyens de prévenir une surenchère en faisant pression sur les extrémistes de tous bords et en les dissuadant de se lancer dans une « guerre totale ». Si la volonté est là d’empêcher le pire…

La France, notamment, qui connaît parfaitement les protagonistes du conflit, leurs ressources financières et militaires, peut faire davantage pour empêcher l’implosion de la Côte d’Ivoire - qui serait une catastrophe de portée régionale. Depuis 24 heures, avec de nouvelles initiatives diplomatiques et un renforcement de ses capacités d’interposition militaire, elle semble avoir pris conscience qu’il n’y a guère d’autre choix. Trop de temps a été perdu dans une médiation confiée à un dictateur en bout de course, le Togolais Eyadema. La France ne peut plus éviter de participer à la désescalade du conflit. Elle doit favoriser les dialogues permettant d’établir les bases d’un État démocratique et d’une nouvelle citoyenneté à partir de ce qui n’a longtemps été qu’un « État franco-africain ».

Les associations signataires de l’appel ont demandé un rendez-vous au ministre des Affaires étrangères pour retransmettre l’appel de la société civile française à un engagement ferme de notre pays dans l’enrayement d’un processus dont on ne peut se contenter de déplorer la fatalité.

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