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Gabon : « Tournons la Page » exige la libération immédiate du leader syndical Marcel LIBAMA et du journaliste Juldas BIVIGA

Publié le 21 juin 2017 - Survie

Au côté des membres de la campagne internationale "Tournons La Page", notre association s’alarme de l’arrestation du journaliste Juldas Biviga et du syndicaliste Marcel Libama.
Marcel Libama est bien connu des militants de Survie pour son engagement : en mars-avril 2015, il était ainsi intervenu en France à l’invitation de plusieurs groupes locaux pour évoquer la situation au Gabon, sur laquelle il revenait également dans l’interview "Si rien n’est fait, tout peut basculer" publiée dans notre journal Billets d’Afrique (n°246, mai 2015, p. 11)

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Marcel LIBAMA, membre de Tournons la Page Gabon, conseiller stratégique de la confédération syndicale Dynamique unitaire et leader de la CONASYSED a été interpelé le jeudi 15 juin 2017 à Tchibanga, capitale provinciale de la Nyanga au sud du Gabon. Cette arrestation a eu lieu sur instruction du Procureur du tribunal de première instance de Tchibanga, Jean-Pierre BOUNGOULOU, qui se plaint d’avoir été diffamé par voie de presse. Le journaliste ayant réalisé l’interview a lui aussi été arrêté. Leur procès est prévu le 29 juin 2017.

Le 15 juin, M. LIBAMA s’est rendu à Tshibanga, à la demande de ses pairs de la confédération syndicale, au procès de leur collègue Cyprien MOUGOULI, délégué provincial de la CONASYSED arrêté de manière arbitraire et détenu depuis un mois à la prison de Tchibanga, accusé d’avoir organisé une assemblée générale sans autorisation. Au sortir de ce procès, Marcel LIBAMA a accordé une interview à Radio Matsanga lors de laquelle il a dénoncé le caractère arbitraire de ce procès. Le procureur J-P BOUNGOULOU, en plus de procéder à l’arrestation illégale de Marcel LIBAMA, a également écroué le journaliste Juldas BIVIGA ayant réalisé l’interview dite diffamatoire, car il aurait refusé de censurer le passage en question.

Cette décision viole le droit à l’information et la liberté de la presse et fait écho à la récente suspension du journal d’opposition Echos du Nord. Ces procès et arrestations s’inscrivent également dans une fuite en avant répressive qui cible tous les groupes et individus engagés dans la grève du secteur éducatif entamée en octobre 2016 : suspension des salaires de plus de 800 enseignants, radiation de 19 autres, interdiction des activités de la CONASYSED. L’objectif du pouvoir est clair : empêcher la fusion des fronts social et politique. Alors que la Cour Pénale Internationale (CPI) vient d’envoyer une mission exploratoire dans le but de lancer une enquête sur les violences post-électorales, l’impunité du pouvoir demeure totale.

Face aux violations répétées des droits humains par le pouvoir gabonais, la campagne Tournons la Page exige :

  • la libération immédiate et sans condition de Marcel LIBAMA et du journaliste Juldas BIVIGA ;
  • la tenue d’un procès juste et équitable ;
  • l’arrêt des persécutions à l’encontre des voix dissidentes et le respect des droits des syndicats et de la presse.
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