Survie

Arrestations et répression au Tchad, que dit la France ?

Publié le 7 février 2021 - Survie

Ce samedi 6 février 2021, de fortes mobilisations contre la présidence à vie du Maréchal Idriss Déby, investi par son parti pour la présidentielle d’avril, ont eu lieu à Ndjamena, réprimées, comme les précédentes, par les forces de sécurité. Une semaine avant le sommet du G5 Sahel à N’Djamena qui aura lieu en présence du président français Emmanuel Macron, Survie demande à la diplomatie française de condamner cette répression et ces arrestations.

De nombreux manifestant.es ont été arrêté.es : parmi eux, Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention Tchadienne de Défense des Droits Humains, et Fatimé Soumaïla, trésorière du parti Les Transformateurs.

Par ailleurs, plusieurs manifestant.e.s, dont le leader du parti des Transformateurs, Succès Masra, ont dû se réfugier à l’ambassade des USA, encerclé.e.s par les forces de l’ordre. Selon la police, les manifestant.e.s s’en seraient pris aux forces de sécurité de l’ambassade américaine…qui, en réalité, ont donné refuge à des manifestants sous les gaz lacrymogènes.

Quasiment 13 ans jour pour jour après la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, cette répression vise à empêcher la convergence des luttes entre société civile et opposition politique, à l’approche de l’élection présidentielle d’avril.

Pour Patrice Garesio, coprésident de Survie : « La France a une responsabilité particulière : soutien historique de Idriss Déby, elle en a fait un allié incontournable de son implantation militaire dans le Sahel qui, au nom d’une prétendue stabilité, permet le maintien d’un pouvoir autoritaire. Prompte à donner des leçons de démocratie à la Russie de Poutine ou à la Turquie d’Erdogan, la France ferme les yeux quand il s’agit des dictateurs de son pré carré africain. »

Au nom de la lutte contre le djihadisme, la France soutient un régime autoritaire qui terrorise sa population et les militant.e.s des droits humains, le récent don de 9 blindés de la France à l’armée tchadienne en est le dernier fait visible. Le choix de N’Djamena comme QG de Barkhane et la présence de coopérants militaires auprès de Déby depuis qu’il est au pouvoir montrent les liens organiques qui attachent la dictature de Deby à l’Etat Français.

Contact : Emma Cailleau 06 52 21 15 61

a lire aussi