Alors que ce mardi 18 mai 2021 se tient un sommet sur le financement des économies africaines à Paris, un collectif de personnalités et d’associations dénonce le soutien de Paris à la succession dynastique au Tchad. Le "New Deal" tant vanté par le président Macron n’aura aucun effet tant que subsiste le soutien à de tels régimes dictatoriaux.
Dès l’annonce du décès d’Idriss Déby Itno, dont les conditions restent opaques, la France s’est hâtée de saluer un « ami et allié courageux » et d’adouber son fils, Mahamat Idriss Déby, à la tête du Conseil Militaire de Transition (CMT). Quelques jours plus tard à N’Djamena lors des obsèques de son fidèle allié, le président français déclarait que "La France ne laissera jamais personne menacer ni aujourd’hui ni demain la stabilité et l’intégrité du Tchad". Toute honte bue, Emmanuel Macron était au premier rang assis aux côtés du général putschiste avec lequel il s’était entretenu la veille. En moins d’une semaine, le président français a légitimé la dérive dynastique du pouvoir et volé aux Tchadiens l’occasion de renouer avec un dialogue politique impossible sous le règne dictatorial d’Idriss Deby.
Renard du désert", "gendarme du Sahel", une partie de la presse française ne tarit pas d’éloges vis-à-vis du "guerrier illustre" qu’était Idriss Déby. Elle retiendra de lui son statut de premier soldat et maréchal du Tchad mort les armes à la main. Ce récit fabriqué de toute pièce masque le réel héritage du président : une militarisation de la vie politique, une économie aux abois, et des divisions sociales profondes. La puissance de « l’homme fort de N’Djamena », appuyé militairement par son allié français, reposait avant tout sur l’arbitraire et la répression des opposants tel Ibni Oumar Mahamat Saleh, disparu depuis 2008. Après trois décennies de règne népotique, le Tchad figure à la 187ème place sur 189 en matière de développement humain selon les Nations Unies en 2020.
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