Ce rapport, publié par Survie et les Amis de la Terre-France, sonne l’alarme sur les activités de Total en Ouganda et Tanzanie : les violations des droits humains dénoncées en juin 2019 se poursuivent et se sont multipliées, touchant aujourd’hui environ 100 000 personnes. Fondé sur une nouvelle enquête de terrain, ce rapport a été versé au dossier judiciaire, en vue de l’audience à la Cour d’Appel de Versailles le 28 octobre 2020, opposant la multinationale pétrolière aux associations françaises et ougandaises. Il s’agit de la toute première action en justice sur le fondement de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales.
Les projets Tilenga (extraction de pétrole au cœur d’une aire naturelle protégée) et EACOP (oléoduc géant chauffé) menés par Total provoquent notamment des déplacements massifs de population en Ouganda et Tanzanie. Ce sont aujourd’hui des dizaines de milliers de personnes qui sont privées totalement ou partiellement de leurs terres, avant même de recevoir la moindre compensation.
Le rapport "Un cauchemar nommé Total" des Amis de la Terre France et Survie inclut des dizaines de témoignages collectés dans les différents districts ougandais affectés par ces deux projets, dénonçant notamment des situations de famine et de déscolarisation, directement engendrées par le projet mené par Total. Les personnes affectées expliquent avoir perdu depuis au moins deux ans leurs moyens de subsistance et n’avoir aucune information sur la date à laquelle elles recevront leur compensation, voire ignorent même le montant de celle-ci. Beaucoup soulignent avoir signé les formulaires de cession de leurs terres suite à des pressions et intimidations de la part de Total et de ses sous-traitants.
En Complément, la note "Total Ouganda - Première action en justice sur le devoir de vigilance des multinationales : où en est-on ?" fait le point sur la procédure judiciaire en France, au 20 octobre 2020.