Un changement de président implique un vaste renouvellement au sommet du dispositif franco-africain, et peut donner lieu à certaines réformes. Qu’en est-il dans le nouvel exécutif chiraquien ? Ce 6ème Dossier noir fait le bilan de six mois de discours, de nominations, d’actes et de projets. On a pu croire que Jacques Chirac voulait dompter la Françafrique : elle l’a vite rattrapé...
« Élu à la présidence de la République en mai 1995, Jacques Chirac se trouve, de par la tradition de la Vème République, en charge d’un « domaine réservé » dont les relations franco-africaines constituent symboliquement l’une des pièces principales. Cette part très privée du domaine n’est pas vacante, elle a été aménagée et habitée. On la pressent même hantée : par son premier architecte, Jacques Foccart, par les caprices giscardiens et la religiosité mitterrandienne .
Jacques Chirac est d’autant moins insensible à cette histoire qu’il entraîne à sa suite l’octogénaire Foccart, qui ne cesse, depuis plus de vingt ans, de le guider dans les arcanes franco-africains. Il est donc indispensable de dresser au départ l’état des lieux - un héritage très dégradé. Jacques Chirac et son parti n’étant pas étrangers à cette fâcheuse évolution - du clientélisme aux pratiques mafieuses -, il leur faudrait au moins le talent rhétorique du fondateur de leur mouvement, le général de Gaulle, pour se distancier de l’héritage tout en l’assumant, pour donner le signal du changement sans rompre vraiment avec le passé et ceux qui l’ont fait. Faute de ce talent, ils devront gérer à chaud les crises inéluctables que la velléité réformatrice n’aura su prévenir. »
Lire gratuitement des extraits
– Introduction : Résumé des épisodes précédents (p. 7)
– Les grigris de Chirac « l’Africain » (p. 12).
– Quelle Afrique à l’Élysée ? (p. 19)
– Foccart : le retour (p. 25)
– Charles se rebranche (p. 27)
– Godfrain a le moral (p. 29)
– Coopération bananière (p. 32)
– Électrons en laisse ? (p. 33)
– Quelle aide au développement ? (p. 38)
– La Coopération aux petits oignons (p. 48)
– Reconnaissances de dettes (p. 51)
– L’homme de Lomé (p. 53).
– Antécédents (p. 56)
– Le coup du chevalier Bayart (p. 58)
– Rechutes ? (p. 61).
– Rwanda (p. 63)
– Zaïre (p. 71)
– Algérie (p. 74)
– Tchad (p. 78)
– Soudan (p. 80)
– Comores (p. 83).
– Gabon (p. 87)
– Côte d’Ivoire (p. 88)
– Togo (p. 92)
– Cameroun (p. 94)
– Congo (p. 97).
– Autonomes (p. 99)
– Petites et grandes manoeuvres (p. 102).
– Conclusion (p. 105).