Survie

Les affaires sous la guerre

Publié le 26 juin 2003 - Global Witness

Global Witness

Les affaires sous la guerre - Armes, pétrole & argent sale en Angola

Dossier noir n° 18 d’Agir ici et Survie

Ed. Agone, 2003, 232 p., 13 €.

Avec l’éditeur Agone, Agir ici et Survie ont estimé nécessaire que le public puisse disposer d’une adaptation française du célèbre rapport de l’ONG britannique Global Witness, "All the Presidents’Men. The devas-tating story of oil and banking in Angola’s privatised war (Tous les hommes des Présidents." L’histoire dévastatrice du pétrole et de la banque dans la guerre privatisée en Angola). La voici.

Creusant sous l’Angolagate, Global Witness est arrivée à la conclusion qu’il ne représente qu’« une petite partie d’un scandale international beaucoup plus vaste impliquant des acteurs majeurs de la politique et des affaires internationales ». « Il s’agit de la privatisation de la guerre en Angola et d’un système de pillage des fonds publics dont l’échelle rivalise avec celle des détournements de Mobutu et d’Abacha », au Zaïre et au Nigeria.

Depuis que la guerre civile angolaise a repris en janvier 1998, le développement économique et social dupays n’a cessé de se détériorer alors que les revenus pétroliers ne cessent de croître. Les trois quarts de la population survievnt avec moins d’un dollar par jour ; 42% des enfants âgés de moins de conq ans sont sous-alimentés ; un enfant meurt de maladies guérissables ou de malnutrition toutes les trois minutes ; l’espérance de vie est de 45 ans et plus de 3 millions de civils ont dû s’enfuir de chez eux.

Les investigations de Global Witness ont révélé que les hauts fonctionnaires angolais émargent sur des acquisitions militaire largement surévaluées, et dévoile l’existence de fuites de capitaux dans les îles vierges britanniques.

Ce livre met à jour les complicités dont se sont rendues coupables les compagnies pétrolières et les banques internationales avec l’argent des contribuables des pays du Nord. Il révèle le dispositif de pillage des avoirs de l’Etat angolais par ses élites corrompues.il montre comment le blanchiment d’argent d’argent dévoilé par "l’Angolagate" ne s’arrête pas en France mais s’étend notamment à l’Europe, la Russie, les Etats-Unis.

Ce rapport a été l’un des fondements du lancement, par Global Witness, de la campagne mondiale Publish What You Pay (PWYP, Publiez ce que vous payez), à laquelle ont adhéré un grand nombre d’ONG. Il s’agit d’exiger des compagnies pétrolières et minières qu’elles publient l’intégralité des sommes versées aux États propriétaires, de sorte que cet argent finance réellement les dépenses publiques - et non les comptes offshore. Surprise : BP a accepté.

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