François Lille, édition Tribord, Bruxelles, juin 2005, 118 p, 4,5 €.
Dans les termes les plus simples et généralisables, on peut proposer trois définitions basiques : le bien commun, c’est ce qui appartient à tout le monde au présent et au futur. Le bien public, c’est ce à quoi tout le monde doit avoir droit, ici et maintenant. Le service public, c’est la manière dont doivent être gérés, produits et distribués ces biens communs et publics. Le passage de l’idée de l’aide à celle des biens publics, c’est celui de l’assistance aux droits des peuples et des gens. L’une se quémande, les autres se revendiquent et s’exigent.
Tracer l’espace des biens mondiaux les plus essentiels est indissociable aussi d’une réflexion sur l’usage des biens privés, qu’ils soient de production ou de consommation, et plus globalement sur le caractère illimité du droit à la propriété. Ne faudra-t-il pas le replacer comme un droit second, dérivé en quelque sorte du droit d’usage équitable des choses ? Locke, Voltaire et plus tard Robespierre, entre autres, en préconisaient déjà la limitation. La torrentielle expansion du capitalisme a balayé leurs intuitions prémonitoires, mais la question reste ouverte.
François Lille, économiste CNAM, a été cofondateur avec François-Xavier Verschave de l’association BPEM. Il est aussi membre du Conseil scientifique d’Attac.
La Flibuste propose aux citoyens des textes classiques et modernes d’invention de la démocratie et de la liberté.