Survie publie un nouveau dossier noir sur le pillage des objets d’art en Afrique. Ce livre propose un état des lieux du marché de l’art africain et nous montre que, par l’impunité dont il jouit et par ses conséquences, le marché des arts « primitifs » est à la fois le plus pernicieux des marchés et le plus symbolique des destructions que subissent les pays du Sud.
Au gré des époques, le marché de l’art peut donner l’illusion de se remettre en cause, mais s’il remplace l’expression « art nègre » par « art primitif », son seul souci demeure de satisfaire les préoccupations du moment de ses consommateurs. Pour durer, ce marché peut s’adapter à toutes les entreprises de moralisation – sans jamais renoncer au pillage et aux expropriations qui lui procurent son oxygène. Aujourd’hui, le pillage généralisé touche tous les secteurs du patrimoine africain : peintures rupestres du Sahara découpées à la tronçonneuse pour être exportées, anciens manuscrits volés dans la région de Tombouctou, au Maroc, en Éthiopie, squelettes d’animaux préhistoriques arrachés au Ténéré, vestiges préhistoriques revendus sur les marchés touristiques, tombes profanées. Ce livre nous montre que les productions culturelles, au même titre que les matières premières, les sources d’énergie et les productions agricoles continuent d’être irréversiblement drainées vers une poignée de pays riches. Marchands et collectionneurs de quelques pays captent l’essentiel des richesses générées par un trafic qui dégrade irrémédiablement les zones auxquelles il s’attaque.
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