Nous relayons le communiqué de 350.org dont Survie est partenaire : Du 29 octobre au 6 novembre, 350.org et ses partenaires vont déclencher une vague d’actions créatives contre les acteurs financiers qui continuent à soutenir l’industrie des énergies fossiles. Plus de 120 actions ont lieu dans 26 pays à travers le globe. Partout dans le monde, nous exigeons des institutions financières qu’elles cessent de financer les responsables du chaos climatique.
Ce matin à Paris, 350.org a organisé un happening visuel contre la finance fossile, en collaboration avec Jovenés por el Clima, Fridays For Future Argentine ; Notre Affaire à Tous ; Survie ; ATTAC ; Les Amis de la Terre et d’autres partenaires.
La semaine dernière, des révélations fracassantes éclataient prouvant que Total a été averti de la possibilité d’un dérèglement climatique sans précédent dû à la production de combustibles fossiles dès 1971, et que la multinationale fossile a sciemment mis en place différentes stratégies pour discréditer la science afin de continuer à développer massivement et presque exclusivement les énergies fossiles jusqu’à ce jour. Ainsi, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblés à Paris pour dénoncer la complicité des principaux investisseurs français de Total (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, la Caisse des Dépôts et Consignations) & BlackRock, leur responsabilité dans le désastre climatique et leur inaction face à l’urgence.
Les différents groupes rassemblés fustigent l’impact de ces flux financiers qui permettent le développement des activités extractives de Total et l’impact de celles-ci les sur les communautés impactées par les grands projets climaticides que sont le champ de fracturation hydraulique de Vaca Muerta, le pipeline EACOP, et les extractions gazières Mozambique LNG & Arctic LNG2.
Depuis 2016, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, BlackRock et la Caisse des Dépôts et Consignations ont fourni un soutien total de plus de 25 milliards à Total (investissements & financements). Aujourd’hui 350.org et ses alliés se sont rassemblés pour exiger que ces acteurs financiers cessent de soutenir Total et ses projets fossiles.
De 2016 à 2020, les 60 plus grandes banques du monde (qui sont généralement réglementées par les banques centrales) ont versé 3 800 milliards de dollars dans les combustibles fossiles (y compris les prêts, la souscription de dettes et l’émission d’actions). Le secteur financier – banques, assureurs et gestionnaires d’actifs – subventionne, assure et investit dans la crise climatique. À l’aube de la COP26, réputée “COP de la finance”, nous devons fermer le robinet financier, et couper les vivres à l’industrie fossile ; c’est l’un des meilleurs moyens d’agir contre l’urgence climatique.
L’Europe souffre elle aussi des répercussions de la crise climatique ; les régions les plus pauvres et les plus vulnérables en subissent déjà les conséquences depuis longtemps. Les inondations et les incendies mortels qui ont ravagé le continent cette année sont là des signes avant-coureurs de ce qui nous attend, si nous ne passons pas à l’action immédiatement pour couper les vivres à ceux qui tirent profit du chaos climatique. Même la très conservatrice Agence Internationale de l’Énergie, et fondée dans les années 1970 pour protéger les compagnies pétrolières, alerte sur l’impératif de cesser d’investir dans les nouveaux combustibles fossiles.
Ensemble, nous demandons aux banques de mettre fin immédiatement au financement des énergies fossiles. Nous voulons voir des investissements dans des solutions transformatrices qui contribuent à la justice sociale, économique et environnementale. Ce changement doit se faire maintenant.
Citations :
Isabelle L’Héritier – 350.org : “Nous demandons à BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Caisse des dépôts et Black Rock de cesser immédiatement de soutenir Total. Les 25 milliards d’euros qu’ils dépensent pour soutenir l’expansion des activités climaticides et de l’extractivisme néocolonial de Total devraient aller à des secteurs qui assurent une transition juste pour les plus vulnérables et un présent et un avenir vivable pour toutes et tous. L’argent que les institutions financières fourni aux projets fossiles a entraîné des destructions dont nous sommes toutes et tous témoins. De partout à travers le monde, nous appelons les banques à couper les vivres à Total.” Joaquín Herrerro – Jovenés Por El Clima Argentina : “Vaca Muerta est un exemple clair de la façon dont nous, les habitants du Sud, sommes ceux qui subissent les pires conséquences du changement climatique. Nos aliments sont contaminés par des métaux lourds et nos concitoyens meurent de cancers à cause du benzène présent dans l’eau. C’est la pire crise sociale que nous ayons jamais connue. L’extractivisme doit cesser.” Trayenko – Membre de la communauté Mapuche : “Les entreprises étrangères pillent et détruisent notre mère Terre pour en extraire du gaz et du pétrole. À Vaca Muerta, ils utilisent des milliers de litres d’eau, laissant sans eau de nombreuses communautés où les élevages et moyens de subsistance disparaissent, laissant place à de nombreuses villes fantômes. C’est une destruction de la vie, la terre, l’air, la flore et la faune pour faire de l’argent à Wall Street. Aujourd’hui, nos territoires sont militarisés, avec des forces spéciales, navales et aériennes qui harcèlent notre peuple jour et nuit, attaquant les enfants et les adultes malades. Soixante protecteurs du territoire Mapuche sont prisonniers pour avoir protégé nos terres et tout ce qui y vit. Et des dizaines d’autres ont été assassinés. Le peuple Mapuche demande sa liberté, justice, son territoire et autodétermination.” Justine Ripoll – Notre Affaire à tous : “Depuis 50 ans, Total tout comme l’ensemble des majors pétrolières et gazières ont sciemment empêché l’action climatique. Depuis 50 ans, ils développent notre dépendance à un système énergétique qui nous conduit tout droit au chaos climatique. Les acteurs financiers publics et privés ont une responsabilité vis-à-vis de leurs clients actuels et des générations futures : le risque climatique est aussi un risque financier.”
Portes-paroles :
Isabelle L’Héritier, chargée de campagne à 350.org – 07 86 82 69 99
Joaquín Herrerro, représentant de Jovenés Por El Clima Argentina (en lutte contre le projet Vaca Muerta de Total en Argentine) – 06 95 97 78 57 (anglophone)
Trayenko Gnen Lif, membre de la nation Mapuche (en lutte contre le projet Vaca Muerta de Total en Argentine) – 07 68 64 14 63 (disponible pour entrevues téléphoniques)
D’autres actions se déroulent dans le monde entier :
Afrique : Une série de 11 actions est prévue à travers l’Afrique, ciblant les présidents, les délégués des pays de la COP26, la Banque africaine de développement (BAD), la FMO, la Banque de développement de l’Afrique australe (DBSA) et Total – comprenant entre autres : des actions de rue en Côte d’Ivoire, de l’art de rue et une action sur Twitter au Togo, et la remise d’une lettre au président du Sénégal pour arrêter la centrale au charbon de Bargny.
Europe : En Europe, au moins 12 actions créatives et perturbatrices auront lieu dans plusieurs des plus grands centres financiers du monde, dont Londres, Paris, Francfort, Zurich et Amsterdam. Ces actions viseront notamment ABP, Deutsche Bank, Credit Suisse, Barclays, HSBC et les banques françaises qui financent Total.
États-Unis : Des organisateurs de partout aux États-Unis se réuniront en personne et virtuellement dans le cadre d’au moins 22 actions pour demander à la Réserve fédérale, à la Chase Bank et à la CitiBank de mettre fin à la finance fossile et de tenir compte du risque climatique.
Asie : Les jeunes organisateurs d’Asie mènent des actions, à la fois numériques et hors ligne, dans 7 pays différents. En Malaisie, un webinaire, une table ronde et la projection d’un film sur la résilience des femmes autochtones et les pertes et dommages seront organisés.
Turquie : Il y aura des séances de photos dirigées par des volontaires et des groupes locaux le 5 novembre, et le plan comprend également une lettre à partager avec les institutions financières pour demander le désinvestissement du charbon, et une action spécifique sur la centrale au charbon de Hunutlu.
Pacifique : Les Pacific Climate Warriors porteront la déclaration #Youth4Pacific sur le changement climatique à la COP26, avec un défi de 7 jours qui comprend la fabrication de pancartes, le tiktok, les selfies Instagram, le rassemblement en ligne Defund Climate Chaos contre les investisseurs d’Adani, et une formation sur l’autonomisation des jeunes.
Amérique latine : les peuples autochtones et les écologistes uniront leurs forces dans une action directe créative pour contester l’écoblanchiment de la plus grande banque d’investissement d’Amérique latine, BTG Pactual, qui continue de se prétendre “verte” tout en investissant des milliards de dollars dans l’expansion de l’exploration des combustibles fossiles en Amazonie brésilienne.
350.org est un mouvement international de personnes ordinaires œuvrant à mettre un terme à l’ère des combustibles fossiles et à construire un monde où l’énergie renouvelable soutenue par les populations locales est accessible à tou.te.s. Nous demandons :
- Une transition rapide et juste vers une énergie 100 % renouvelable pour tous·tes.
- Aucun nouveau projet de combustibles fossiles, en aucun lieu dans le monde.
- Pas un centime de plus pour les énergies polluantes.