L’Elysée a annoncé ce mardi 7 avril la signature d’une décision de déclassification de documents émis entre 1990 et 1995 par la présidence de la République, notamment des notes de conseillers militaires du président François Mitterrand et des comptes-rendus de conseils restreints de défense. L’entourage de François Hollande fait savoir que d’autres archives pourraient suivre, notamment celles de l’Assemblée nationale et des ministères des Affaires étrangères et de la Défense, mais sans donner de calendrier.
L’association Survie, qui milite en faveur de la vérité et de la justice sur la complicité de l’Etat français dans le génocide des Tutsi du Rwanda, avait fait campagne en 2014 pour la déclassification des archives et remis en juillet au ministère de la Défense une pétition en ce sens signée par plus de 7000 personnes. Elle accueille donc cette nouvelle avec satisfaction mais rappelle que cela est en décalage avec le discours de transparence qui accompagne cette annonce. Cette transparence doit aussi et surtout s’appliquer à l’ensemble des archives de la Défense, y compris celles des services secrets français (DGSE, DRM, etc.), et à celles de la coopération militaire.
Selon Mathieu Lopes, vice-président de Survie, « Une déclassification officielle est évidemment une bonne nouvelle, même s’il est probable, sous réserve de vérification, que la majorité voire la totalité des documents concernés sont déjà connus et publiés. Cette annonce doit donc être suivie par d’autres déclassifications de documents diplomatiques et militaires plus sensibles. Nous pensons en particulier aux demandes de déclassification faites dans le cadre des dossiers instruits par le pôle crimes contre l’humanité et génocide contre des militaires français de l’opération Turquoise, et dans celui de l’attentat du 6 avril 1994 instruit au pôle anti-terroriste. Le président de la République doit donc s’engager à ce que les magistrats n’essuient désormais aucun refus ».
Note aux rédactions