Car le groupe d’officiers et de politiciens extrémistes hutu qui s’est emparé du pouvoir par un coup d’Etat dans les jours qui ont suivi la mort du président Habyarimana est parvenu en deux semaines à mettre en œuvre dans l’ensemble du Rwanda son projet de génocide des Tutsi. Un gouvernement intérimaire rwandais (GIR) a été formé et a reçu l’aval de l’ambassadeur de France à Kigali, Jean- Michel Marlaud. Ce gouvernement de tueurs est soutenu par les autorités françaises qui reçoivent officiellement, le 27 avril 1994, le ministre des Affaires étrangères du GIR, Jérôme Bicamumpaka, et son directeur des affaires politiques, le dirigeant de la CDR Jean-Bosco Barayagwiza.
Ce soutien politique marqué a lieu alors que dès le 11 avril 1994, Jean- Philippe Ceppi parlait dans Libération du « génocide des Tutsis de Kigali » et que Philippe Gaillard, délégué du Comité international de la Croix- Rouge (CICR) dans la capitale rwandaise utilisait le même terme le 22 avril 1994 (information donnée ce jour-là sur RFI).