Vingt-huit ans après le génocide des Tutsis commémoré ce jeudi 7 avril, trois associations (Le collectif des parties civiles pour le Rwanda, Ibuka France et Survie) alertent sur le silence persistant autour du soutien des institutions françaises aux extrémistes hutus, des zones d’ombres que ni la justice ni le rapport Duclert n’ont encore dissipées.
« Que faut-il attendre de plus ? », demandions-nous il y a quatre ans au Président de la République, en rappelant que la gravité des éléments déjà connus du rôle de la France au Rwanda devaient amener à « une ouverture complète et non filtrée de toutes les archives » [1]. L’année suivante, un quart de siècle après leur extermination méthodique et planifiée, Emmanuel Macron a reconnu officiellement le génocide des Tutsi du Rwanda, fait du 7 avril une journée de commémoration en France et appelé à améliorer l’enseignement de ce génocide dans notre pays. Ce geste fort s’est doublé de la création d’une commission d’historiens présidée par Vincent Duclert en lui demandant notamment, dans sa lettre de mission, d’« analyser le rôle et l’engagement de la France au Rwanda au cours de cette période, en tenant compte du rôle des autres acteurs engagés au cours de cette période ».