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Soutien à un militant poursuivi suite à une manifestation devant le groupe Bolloré

Manifestation de soutien à Marcus, dans la rue de la Cour d'appel de Versailles, le 23 janvier 2018 (Crédit photo CC Survie)
Publié le 23 janvier 2018 - ATTAC France, Confédération paysanne, Survie

Ce mardi 23 janvier 2018, plusieurs dizaines de soutiens et membres d’organisations de défense des droits et pour l’accès à la terre se réunissent pour une marche pacifique du Château de Versailles (12h30) jusqu’à la Cour d’Appel de Versailles (13h30) pour exiger la relaxe pour Marcus, victime d’une justice expéditive qui l’a condamné à 6 mois de prison suite à son interpellation en marge de la manifestation du 3 juin 2016 contre les occupations de terres du groupe Socfin, dont Bolloré est un des principaux actionnaires, au Cameroun, au Libéria, en Côte d’Ivoire, en Sierra Leone et au Cambodge.

Depuis sa condamnation express quelques jours après la manifestation du 3 juin 2016 au pied de la tour Bolloré pour interpeller les actionnaires du groupe sur l’occupation des terres et la violation des droits des riverains des plantations au Cameroun, au Libéria, en Côte d’Ivoire, en Sierra Leone et au Cambodge, Marcus encourt toujours une peine de 6 mois de prison.

Le jour de la comparution immédiate, les policiers ont argumenté sur leur accusation d’ « outrage et rébellion » en se présentant comme des cibles du mouvement de mobilisation contre la Loi Travail. Une ligne d’accusation qui semble peu solide car Marcus manifestait ce jour-là contre les accaparements de terres et qu’il a toujours affirmé n’avoir commis aucune infraction à l’encontre des forces de l’ordre, comme en attestent de nombreu-ses-x témoins.

Face à la mobilisation des témoins et d’une cinquantaine de soutiens lors du passage de Marcus devant la Cour d’Appel de Versailles le 21 septembre 2017, les juges ont décidé de reporter l’audience au 23 janvier 2018 afin que soit entendu-e-s, après deux longues années d’attente pour Marcus, les témoins qui n’ont jamais pu s’exprimer depuis sa condamnation en première instance.

A l’heure où les avocats eux-mêmes se mobilisent pour réclamer la suppression de la procédure de comparution immédiate, véritable « machine à enfermer » huit fois plus efficace que les procédures respectueuses des droits, et qu’une nouvelle loi antiterroriste permet au gouvernement de prendre des mesures répressives motivées par la simple suspicion, nous devons rester solidaires et nous défendre contre les abus d’une justice expéditive.

En demandant la relaxe pour Marcus, nous exigeons non seulement que justice soit faite, mais exprimons également notre solidarité à l’égard des riverains des plantations Socfin-Bolloré, victimes des occupations de terres et de violations des droits, et défendons notre droit inaliénable à pouvoir nous exprimer et agir pacifiquement en solidarité avec leur cause, aujourd’hui et demain.

Organisations signataires : Collectif de soutien à Marcus, ReAct, Confédération paysanne, Survie, Attac, Afaspa 95


NB : La décision de la cour d’appel de Versailles avait été mise en délibéré. Le mercredi 21 février, la cour a rendu son verdict : elle a confirmé la peine prononcé en première instance (amende et 6 mois de prison ferme). Marcus a annoncé qu’il allait se pourvoir en cassation

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